Comprendre la finance durable en 5 points

La finance durable est devenue un élément clé dans le domaine de l’investissement. Elle concilie recherche de performance financière et impact positif sur la société et l’environnement.

La finance durable pour donner du sens à ses placements

Lutter contre la pauvreté, protéger la biodiversité, soutenir la rénovation énergétique… Les entreprises, gouvernements et investisseurs (privés ou publics) se montrent de plus en plus soucieux de relever les grands défis environnementaux, économiques, sociaux et sociétaux.

Parmi les outils favorisant la transition vers un monde plus éthique et plus utile sur le long terme, la finance durable offre la possibilité d’investir dans des projets à impact, via des produits ou des supports financiers intégrant non seulement des critères financiers des entreprises (chiffre d’affaires, résultat net, dividendes), mais également des critères dits « extra-financiers », répondant à des critères « ESG » :

• Environnementaux : émissions de gaz à effet de serre ou de CO2, recyclage des déchets, consommation électrique…
• Sociaux : qualité du dialogue social, formation des salariés, respect du droit du travail, emploi des personnes handicapées.
• Gouvernance : lutte contre la corruption, transparence des comptes, absence de conflits d’intérêts, indépendance du Conseil d’administration, qualité des équipes de direction.

L’investissement socialement responsable en forte croissance en France

Depuis la crise de la Covid-19, révélatrice des dysfonctionnements en matière de responsabilité des entreprises, la finance durable a conquis l’univers de la gestion d’actifs. Fin 2023 en France, l’investissement socialement responsable (ISR) a atteint environ 2 531 milliards d’euros d’encours⁽¹⁾, selon l’Association française de la gestion financière (+5,8 % en un an, après +6,9 % entre 2021 et 2022, et +33 % entre 2020 et 2021). L’ISR représente désormais 53 % des encours globaux sous gestion en France.

La réglementation a beaucoup évolué ces dernières années en faveur de l’investissement responsable notamment en Europe, avec la mise en place de la taxonomie verte et du règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation). Ce dernier impose aux gestionnaires d'actifs, entreprises d'investissement et autres acteurs des marchés financiers de publier les caractéristiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) de leurs produits d'investissement.

À noter

Dans le cadre du règlement SFDR, les fonds verts sont classés en deux catégories :

• Fonds « article 8 » : appelés fonds vert clair, ils intègrent des facteurs ESG dans leur processus d'investissement, définissant des objectifs de durabilité spécifiques dans leur politique d'investissement, sans règles contraignantes.
• Fonds « article 9 » : appelés fonds vert foncé, ils doivent intégrer de manière significative les facteurs ESG dans leurs décisions d'investissement, avec des mécanismes d’évaluation de leur impact sur la durabilité.

Solidaire, responsable, verte : les trois piliers de la finance durable en France

En France, la finance durable englobe l’investissement socialement responsable (ISR), la finance verte et la finance solidaire. Ces trois concepts s’accompagnent de labels facilitant l’identification des produits financiers ou des fonds correspondants.

En savoir plus sur les fonds labellisés

Des entreprises plus résilientes et rentables sur le long terme

Les entreprises intégrant des critères ESG dans leur stratégie affichent une meilleure résilience à long terme : elles se préparent mieux face aux régulations environnementales et sociales futures, tout en attirant des consommateurs et talents valorisant l’éthique et la responsabilité. Les fonds durables sont souvent moins volatils, offrant même des rendements financiers similaires, voire supérieurs à long terme, comparés aux fonds traditionnels. Sur les huit années séparant 2016 et 2023, l’indice MSCI Monde ISR a surperformé, à sept reprises, l’indice MSCI Monde classique.

Comment investir de manière responsable ?

Vous souhaitez investir dans l’investissement socialement responsable ? Vous pouvez le faire directement : acheter des actions d’entreprises vertueuses, des obligations vertes (green bonds), ou contribuer à un financement participatif. Cela nécessite de disposer de connaissances solides en économie, et de consacrer un temps significatif à la gestion de votre portefeuille. À défaut, ciblez des fonds responsables proposés par des banques, assureurs ou associations d’épargnants, via un compte titre, un contrat d’assurance-vie, un PEA (Plan d’épargne en actions), un PEE (Plan épargne entreprise) ou encore un PER (Plan d’épargne retraite).

Selon votre profil d’investisseur responsable, c’est-à-dire vos caractéristiques, votre appétence pour le risque et vos objectifs - financiers mais aussi en matière de responsabilité - vous (ou votre gestionnaire) pouvez opter pour différentes stratégies d’investissement :

• Approche « Best-in-class » : la plus répandue en France, sélection des meilleures entreprises de chaque secteur économique via un système de notation.
• Approche « Best efforts » : ciblage des sociétés ayant le plus progressé dans leurs critères ESG.
• Approche par « exclusion » : exclusion des entreprises controversées, telles celles liées aux secteurs du tabac, des OGM ou de l’armement.
• Approche « thématique » : ciblage des secteurs d’avenir, liés aux énergies renouvelables, à la santé...